JOLIVET André

JOLIVET André, Paris En Images   Paris En Images © Boris Lipnitzki / Roger-Viollet

André JOLIVET (1905-1974), compositeur français. Paris, mai 1937 (avec l’aimable autorisation de PARIS EN IMAGES).

 

« Le Beau, c’est ce qui échappe aux modes particulières »Robert Doisneau.

« Créer, c’est être disponible à ce qui vient », Marcel BEAUFILS (Professeur d’Esthétique au C.N.S.M. D. de Paris)

 

◙ Nous publions, dans ce DOSSIER, un texte de Jean-Paul HOLSTEIN, professeur honoraire du CNSMDP. Il fut l’élève puis l’ami d’André JOLIVET. Ce texte a été initialement publié dans la revue EUTERPE no 27 de septembre 2015 (revue des AMF). Nous publions sur le site à nouveau ce document qui est un témoignage exceptionnel sur l’homme, l’enseignant, le compositeur, l’humaniste qu’était André JOLIVET. Nous sommes fiers du privilège que nous fait Jean-Paul HOLSTEIN en nous offrant, avec ce document  de 37 pages, deux annexes dont l’intérêt est évident. 

◙ Certains passages de ce texte nous ont si vivement interpellés que nous les reproduisons ici :

 

► « C’est ainsi qu’il [André Jolivet] demeura de « ces hussards de la République » qu’étaient les instituteurs, parce qu’ils donnaient aux enfants les bases essentielles à la vie en société, ce qu’on appelle maintenant le « vivre ensemble » (il est grand temps…), et à une bonne préparation aux études à suivre, ce qu’on appelle aujourd’hui la “formation professionnelle”. », Jean-Paul HOLSTEIN, Jolivet, un Beethoven à la française (voir le Dossier).

► « … une œuvre d’art apprend la transcendance, quoique certains s’en défendent ou cherchent à s’en défendre, notamment la transcendance intérieure, celle du créateur naturellement mais aussi celle de l’auditeur et de l’interprète. Cette transcendance est le point fort du dépassement du monde matériel par la création artistique. », Jean-Paul HOLSTEIN, Jolivet, un Beethoven à la française (voir le Dossier).

► « … C’est ainsi qu’il obligeait tous ses élèves à écrire sériel au moins une fois par an, durant leur scolarité, pour en fixer les limites par rapport à leur propre inspiration ou pour en justifier le rejet, le cas échéant, toute expérience consommée. C’est pourquoi, disait-il, l’apprentissage d’un mode d’écriture, surtout celui auquel on n’a pas envie d’adhérer, et pour une courte durée est le meilleur moyen de l’écarter définitivement de sa route sans avoir à encourir les foudres de ses thuriféraires et sans avoir à regretter d’être passé à côté d’une trouvaille possible. Sa démonstration était particulièrement probante en ceci qu’elle responsabilisait les élèves, tout en lui permettant de continuer d’être le guide que ses élèves attendaient sans être le mentor auquel ils auraient pu craindre d’avoir à s’affronter… », Jean-Paul HOLSTEIN, Jolivet, un Beethoven à la française (voir le Dossier).

► « … enfin il savait immédiatement stigmatiser les failles sur le plan instrumental, fort de son héritage varésien et de la conviction, héritée de celui-ci, qu’il y a des moments où la musique doit cesser d’être de la musique pour devenir, être ou rester de la matière sonore en fusion, à tous les sens du mot fusion. », Jean-Paul HOLSTEIN, Jolivet, un Beethoven à la française (voir le Dossier).

► « JOLIVET n’a jamais cru à l’idée de « Progrès » comme au nerf de la guerre de la création musicale, point de vue que je partage entièrement : il croyait seulement mais fermement à l’idée de progrès en l’homme, dans la personne et dans le créateur en elle, progrès dont l’Œuvre dans son entier doit être le révélateur. Ce qui a pu apparaître aux analystes de surface, chez lui, comme un…retour aux formes traditionnelles (il n’y a jamais de retour, lorsqu’il s’agit d’une fidélité conservée : voir l’Œuvre de Maurice RAVEL) n’était en réalité que le souci, toujours présent chez JOLIVET, d’une architecture du discours musical faisant de la « construction sonore » la pierre angulaire de l’œuvre, sans que pour autant l’expression en cesse d’être évidente ou s’en trouve bridée. », Jean-Paul HOLSTEIN, Jolivet, un Beethoven à la française (voir le Dossier).

► « C’était, pour JOLIVET, le prix de l’indépendance et de la liberté, auxquelles il tenait plus que tout. Car JOLIVET n’était le fils d’aucune école et ne fut le père d’aucun cénacle ; il ne sera jamais, au regard de la postérité, le geôlier de ces groupes esthétiques, bien qu’il appartînt à l’un d’entre eux, le Groupe « Jeune France » à la création duquel il participa, groupes qui se croient obligés de dicter aux autres un évangile musical qui n’est en fait que le leur. Sa participation au Groupe « Jeune France », qui ne vivra d’ailleurs que ce que vivent les roses, comme disait le poète François de MALHERBE, en raison de la diversité des personnalités qui le composaient, montre que JOLIVET ne croyait en rien à la fusion des compositeurs par adhésion à des principes esthétiques, même s’il croyait profondément à une charte du créateur… », Jean-Paul HOLSTEIN, Jolivet, un Beethoven à la française (voir le Dossier).

 

Portfolio

Galerie de photos d’André JOLIVET sur le site PARIS EN IMAGES, photos Boris Lipnitzki / Roger-Viollet

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